• Voici deux chapitres aujourd'hui, le premier étant extrêmement court, j'ai décidé de les assembler =D :

     

    Reiko et Nine étaient totalement choqués par l’horreur qu’ils avaient devant les yeux et jamais ils n’auraient pensé avoir une telle vision : devant eux gisait l’espoir de leur futur, l’espoir de l’humanité ; devant eux gisait un homme au passé obscur, et Reiko en savait quelque chose. Difficile de démontrer laquelle des deux personnes était la plus choquée : était-ce Nine, qui voyait son modèle en état d’inertie, ou bien Reiko, qui avait regretté ses actes et qui voulait se faire pardonner à tout prix ? Nul ne le savait.

    Seth était là, se baignant dans le sang qui était sans doute le sien, un bras sectionné violemment, recouvert d’innombrables blessures qui étaient les conséquences de son état de bête humaine. Enfin, les deux compagnons décidèrent de transporter le dernier Tsukuyomi survivant dans la cabane, lieu de leur rencontre. Reiko, une fois Seth installé, ne bougea pas de sa chaise qu’elle avait installée à côté du canapé. Elle n’arrivait pas à se remettre de ses émotions et de temps à autres, des larmes coulaient de ses yeux, qui exprimaient la peine qu’elle éprouvait.

    Nine lui, s’était plutôt rapidement repris en main. Il prépara le repas, tâche habituellement assignée à Reiko, puis invita celle-ci à rejoindre sa table. Celle-ci, à la place du silence habituel qui s’était emparé de la petite maison depuis deux heures, répondit tout simplement qu’elle n’avait pas faim, et qu’elle voulait continuer à veiller sur lui. Elle examina son pouls, cherchant une once d’espoir, puis, Nine sursauta après le cri que Reiko poussa. Il était difficile de deviner la nature d’un tel hurlement, mais elle se retourna et prévint Nine qu’il était finalement en vie.

    Désormais, les deux attendaient patiemment le réveil de leur espoir, sachant que ce n’était désormais qu’une question de temps. Nine était soulagé, il pensait que le futur était redevenu l’émissaire de la désolation, celui qui fut son présent, celui qu’il ne voulait plus jamais revoir. Reiko, elle, était redevenue comme avant. Mais le sourire qu’elle arborait était, aux yeux de Nine, rempli d’insouciance, car lui seul était conscient du calvaire qui aurait pu se déchaîner sur le monde.

    Enfin, Seth se réveilla de son long sommeil. Il était rassuré d’avoir enfin

    pu arriver à destination. Mais son réveil se suivit directement d’une averse de larmes. Reiko et Nine se demandaient bien quel malheur avait pu s’abattre sur le pauvre homme. Seth ne put reprendre ses esprits qu’après une heure, une fois que Nine, exaspéré, lui remette les idées en place, dissertant sur la raison de vivre. Il ajouta à son argumentation ce que penserait sa femme s’il était dans un tel état, car Seth leur avait avoué au bout d’un moment : sa femme fut assassinée, comme son amie, Elincia. Reiko, qui était une très bonne connaissance de cette dernière, était sur le point de fondre en larmes, mais elle se retint, sachant que pleurer ne ferait absolument pas changer les choses. Seth approuva, tout comme Nine.

     

    « Je suis désolé, Seth. Mais tu sais comme nous que pleurer ne fera pas avancer les choses, elles ne feront que se retarder. Et puis, nous devons sauver le monde de ce chaos. Mais diable que s’est-il passé ?

    - Je me souviens d’avoir entendu le cri de mort de ma femme et d’Elincia. J’étais entré dans une rage folle et je me suis transformé dans le stade ultime d’un Tsukuyomi. Le Dieu Démoniaque. Dans cette forme, j’avais causé plus de destruction qu’un démon ne pourrait jamais causer. J’ai détruit des centaines de milliers d’androïdes, mais il en arrivait toujours. C’est alors qu’apparut la dernière personne que je m’attendais à voir.

    - Qui ?

    - Un de mes ancêtres, qui était l’un des premiers Tsukuyomis…Mais j’ignore exactement qui c’était.

    - Mais comment peut-on le vaincre ?

    - A l’heure actuelle, je ne sais absolument pas comment le vaincre, d’autant que mon bras m’est amputé. Mais...fit-il en regardant Nine d’un air plus sérieux que jamais. Tu peux le vaincre.

    - Pardon ?

    - Oui, tu peux le vaincre. Quand je t’ai vu affronter les cyborgs l’autre jour, je me suis comparé à mon niveau d’antan, avant que je ne subisse un entraînement infernal, et je me suis projeté face à eux. Je n’aurais pas fait la moitié de ce que tu as fait. J’ai donc pris une décision.

    - La…Laquelle ?

    - Tu vas subir l’entraînement du leader des Tsukuyomis de l’époque. Il me l’a transmis, et jamais je n’aurais cru qu’un jour, je devrais prendre sa place. Tu vas apprendre comment vaincre ces robots avec une facilité telle que ça te semblera un jeu d’enfant. Pour toi, ça reviendrait à coller une fessée à un nouveau-né.

    - C’est insensé…

    - J’ai peut-être un bras de moins mais je sais toujours me battre. Tiens-toi prêt car les jours prochains seront un calvaire dont tu n’auras pas idée…

    - Ayant déjà vécu le pire, j’ai hâte de voir ça.

    - Très bien. Alors nous commencerons dès demain. Prépare-toi mentalement car tu risques de prendre cher. »

     

              Nine n’en croyait pas ses oreilles. Il allait devenir plus puissant que Seth, mais il ignorait par quelles méthodes il allait acquérir ces facultés et le niveau que cela requerrait. Mais le fait que Seth lui parle de cet entraînement comme un tournant décisif de sa vie avec une telle dureté lui donnait d’ores et déjà des frissons, mais il se sentait désormais prêt, car pour sauver son futur, il était prêt à tout.

     

    Nine était soufflé, il ne pensait pas que le guerrier qu'il avait admiré depuis sa dure enfance allait lui enseigner tout son savoir. Il était fier de suivre un tel entraînement, mais il l'était aussi parce qu'au fond, Seth lui faisait confiance, il espérait du plus profond de lui-même qu'il sauve le monde. Il était flatté de cette confiance et allait désormais tout faire pour la respecter. Décevoir Seth était désormais la dernière chose qui lui viendrait à l'esprit, mis à part abandonner la Terre.

              De son côté, Reiko semblait plus rassurée que jamais. Était-ce parce que Seth était bien vivant ? Ou parce que Nine allait pouvoir sauver la Terre ? Seule elle le savait. En ce qui concernait Seth, il était encore tétanisé d'avoir perdu sa bien-aimée, qu'il pensait perdue à jamais. Il s'était battu et donné corps et âme pour elle, pour vivre avec elle. Par ailleurs, elle était enceinte, et personne ne sut si ce cri était dû à l'accouchement, ou alors à la mort. Seth aurait la réponse tôt ou tard mais si sa femme était encore vivante, il ne serait pas dans un tel état.

              Nine dut tout faire pour le consoler. Certes, il ne connaissait sa vie que par des légendes et en aucun cas son vécu ne lui permettrait de lui venir en aide. Toutefois, il souligna le fait qu'elle n'aurait jamais accepté de voir son mari dans un tel état. Seth approuva, et commença calmement sa rééducation, dans la plus grande discretion. En effet, le présumé assassin se serait douté que Seth serait encore en vie. Par conséquent, il aurait pris toutes les précautions nécéssaires pour le maintenir sous surveillance. Par chance, cet endroit était méconnu et donc, les robots n'avaient sans doute aucune chance de les retrouver, pour le moment tout du moins.

              Les jours passèrent et Seth se rétablissait à une vitesse presque miraculeuse. Cet exploit s'expliquait sans doute à son sang de Tsukuyomi, et surtout à son sang de Dieu Démoniaque. Mais qui était donc cette personne qui était en mesure de tenir tête à l'unique Démon pur du clan maudit ? Nine pouvait cogiter autant qu'il le voulait, jamais il ne serait en mesure de trouver cette réponse. Bientôt, Seth pourrait à nouveau recouvrer une totale liberté de mouvement, avec un bras en moins bien sûr. Si ce bras pourrait être capital, il semblerait que ça ne semble pas être gênant aux yeux de Seth. Pour ce dernier, perdre un bras était bien moins grave que de perdre la vie, ou plus encore, la seule femme qui lui ait tendu la main en pratiquement vingt ans. Un jour, tandis que Reiko était partie faire quelques courses, Seth s'adressa à l'homme aux cheveux rouges, alors qu'ils étaient dehors, à côté de la cabane :

     

    "Je te le répète une dernière fois, Nine Night. Es-tu conscient de l'intensité de l'entraînement que tu vas subir d'ici deux jours ? Ce n'est pas de tout repos et les méthodes qui y sont employées sont d'une dureté inégalable. Si celles-ci sont un véritable calvaire, dis-toi qu'elles ont toutefois un avantage : ce que tu apprendras en une semaine équivaudra à plus d'un mois d'entraînement intensif et sans relâche.

    - Je vous le répète une dernière fois : je ne suis on ne peut plus prêt et on ne peut plus déterminé à suivre cet entraînement rigoureux. Qu'importe ce qui m'attendra, j'ai vécu un véritable enfer dans ma jeunesse et je pense être en mesure d'endosser un tel fardeau.

    - Tu le penses...? Ou tu le CROIS ?

    - Je le crois. Plus dur que le fer, ma volonté est aussi inébranlable que du platine.

    - Dans ce cas...Je te donne ceci, fit Seth en brandissant un katana."

     

              Nine fut d'abord surpris de voir une telle arme. Sur sa garde, on pouvait admirer un symbole de Lune à l'allure particulière. Il enleva le fourreau et découvrit une lame de 180 centimètres de long de couleur noire, noircie par la quantité de sang qui a recouvert ce sabre par un nombre d'utilisations incalculables. Nine, en touchant ce sabre, eut deux effets. Le premier, ce fut un défilement d'images à une vitesse extrêmement rapide, qui montraient chacune la mise à mort d'une personne différente. La seconde, ce fut le changement de forme du dit katana. Celle-ci, dans un léger éclat de lumière qui ne fit même pas sourciller Seth, changea de morphologie. Celle-ci était devenue une épée à la lame gigantesque, bien que cette dernière ait rapetissé d'environ trente centimètres, dont la couleur n'avait guère changé. Le manche était devenu un peu plus long pour une meilleure prise en main.

              Ce ne fut qu'après que la surprise de Seth fut de taille. Nine, ne pensant d'abord pas soulever une si grosse et grande lame, la souleva d'une seule main, en y mettant un minimum de force. Il la testa tout de suite, en découpant en un éclair un arbre. Nine fut subjugué par autant de puissance si aisément maniable.

     

    "Qui aurait cru qu'un homme autre qu'un Tsukuyomi était en mesure de brandir une telle épée ?

    - Pourquoi cela ?

    - Ah, je vois, tu n'as pas réalisé la signification de ce sigle qui est sur la garde, c'est ça ? Je vais te le dire : l'épée que tu tiens entre tes mains est une des légendaires Lames de la Lune.

    - Co...Comment ?

    - Tu as parfaitement entendu. Tu tiens Kusanagi, la Lame de la Lune dont l'apparence originelle était une hallebarde meutrière.

    - In...Incroyable...balbutia Nine.

    - Le second facteur de ma surprise est le suivant. En théorie, si la Lame de la Lune fut adoptée par un Tsukuyomi, seul un membre des plus directs de cette famille, soit un fils ou un parent direct, peut prétendre manier une telle épée. Alors soit tu as été crée artificiellement à partir des gènes d'un Tsukuyomi qui fut l'un de mes parents, ce qui pourrait être possible vu que le Seigneur Kyo, un de mes ancêtres que j'ai tué, faisait des expériences avec le sang des Tsukuyomis et créeait ses propres serviteurs. Si cette hypothèse est exacte, alors tu aurais été crée à partir des gènes de mon père. Je n'ai en théorie pas de fils, vu que ma femme est morte. Du moins, c'est ce que je pense. La seconde théorie à la fois probable et improbable, c'est que tu es un élu du Clan.

    - Un élu du Clan ?

    - Oui. Selon certaines légendes, un élu existerait. Personne ne savait de qui il s'agissait. Il semblerait que c'était moi, vu que je disposais des compétences des Dieux Démoniaques. Après, peut-il en exister deux, je n'en sais rien. Toi non plus d'ailleurs ?

    - Je sais seulement que mes parents sont morts à la guerre. J'ignore dans quelles conditions.

    - Je vois. Peut-être que la Lame a réagi à ta peine, vu que la mienne était aussi de taille, et qu'elle t'a accepté.

    - Comment ça ?

    - Je voulais dire aussi que cette Lame, Kusanagi, était ma première Lame de la Lune. Maintenant, on dirait que sa forme originelle s'est réinitialisée, et a de nouveau changé de forme de base. En somme, l'expérience de tes combats retransformera cette énorme épée en un katana aux caractéristiques encore totalement inexplorées.

    - Je vois...Mais, tu n'en as plus sur toi, c'est ça ?

    - Oh, si. Mais tu ne la vois pas. Elle ne prend forme que si je le décide. Celle-ci, je la tiens du second plus puissant des Tsukuyomis, donc un autre pratiquement aussi fort que moi, décédé bien entendu. Mais tu dois t'en douter, une arme seule ne t'aidera pas, même, sa puissance pourrait se retourner contre toi. C'est pour cela que tu vas subir un entraînement des plus drastiques. Tu apprendras entre autres les techniques de combat que mes ancêtres et moi utilisons. Leurs avantages est qu'étant peu connues, voire pas du tout, tu peux prendre un avantage sur ton adversaire, qui, ne connaissant pas tes séries de mouvements, aura du mal à prévoir tes faits et gestes. Et d'autres choses, bien entendu.

    - Très bien. On commence quand ?

    - D'ici mon rétablissement.

    - Je vais sortir, histoire de prendre l'air dans la ville. Je te laisse, Seth.

    - Soit, à toute à l'heure."

     

              Ainsi, Nine prit l'air et sortit dans la paisible ville de Kal'Anko. L'atmosphère y était paisible, cela changeait de ces derniers jours, passés dans l'inquiétude, et accessoirement, la violence. L'homme du futur comptait bien profiter de ces moments, tout ceci allait changer d'un jour à l'autre. Ou d'une heure à l'autre, tout ceci dépendait des mouvements ennemis. Ils chercheraient sans doute Seth. Ce dernier, de sa cabane, était quelque peu inquiet, il avait un mauvais pressentiment. Avait-il prévu que les robots viendraient le chercher ici, à Kal'Anko ? Dans un sens, oui. Car leur venue n'était qu'une question de temps. Mais, il remit en cause son raisonnement. Pourquoi les robots viendraient chercher quelqu'un présumé mort ?

              Soit leur maître était quelqu'un d'extrêmement prudent, mais dans ce cas, ils auraient d'abord cherché du côté des ruines de Millenium. Et si c'était le cas, leur mouvement se serait fait connaître. Par conséquent, Seth aurait pu se cacher n'importe où, et surtout dans un lieu où il avait un refuge ou des connaissances. Sauf qu'une nouvelle fois, leur Maître est trop intelligent pour tirer au hasard, et il n'aurait pas pu choisir cette ville sans critères spécifiques. Et au vu de la taille de leurs cuirassés volants, n'importe qui pourrait deviner leur destination. Seth ne pouvait en déduire qu'une seule chose : ce n'était pas lui que son présumé meurtrier cherchait. Ce dernier avait bien précisé qu'il cherchait un fauteur de troubles très particulier...Seth réalisa leur cible. : C'était Nine !

              Quant à ce dernier, il aperçut non loin de la sortie de la ville un peu de grabuge. Curieux, il fonça sur les lieux, et découvrit une jeune fille de son âge, au centre d'un groupe de villageois. Celle-ci était quelque peu particulière. Son teint était légèrement pâle. Ses yeux bleus n'étaient pas sans rappeler la couleur de l'océan de Millenium, ces yeux faisaient partie intégrante d'un visage angélique, magnifique, recouvert par des cheveux longs, blancs comme neige.

              Sa tenue vestimentaire la distinguait de toute autre personne : elle portait une robe, ou plutôt deux, comme on en trouve peu, qui recouvrait tout le corps : la première "robe" était de couleur noire, et était plutôt ouverte qui allait recouvrir la seconde robe jusqu'à la poitrine, laissant ainsi place à celle-ci, qui elle contrastait avec la couleur de la première, qui était par conséquent blanche. Rien de particulier à décrire, si ce n'est qu'elle recouvrait le restant de son magnifique buste. La partie "basse" de la robe était bien plus courte que la première, laissant à découvert une paire de divines jambes - du moins selon Nine - , recouvertes entièrement par des bas noirs qui se terminaient merveilleusement bien sur des ballerines de même couleur. Ses formes étaient parfaites, ses bras étaient ni minces, ni larges, en somme, tout était parfait. Ceux-ci étaient gantés de blanc.

              Nine avait devant lui cette jeune fille dont l'apparence physique ne pouvait que le transporter dans un monde de rêves, sans aucun billet de retour. Il reprit vite conscience quand il se rendit compte que les villageois maltraitaient cette jeune fille.

     

    "Maudite fille ! Maudite fille ! Hors d'ici ! Tu apportes le malheur ici ! C'est de ta faute si ces robots ont débarqué ! beuglaient-ils en jetant des pierres sur la pauvre victime.

    - Je...Je veux juste...Je veux juste à boire...Je...

    - Tu n'auras rien du tout, maudite sois-tu !

    - Hé là ! De quel droit osez-vous traiter une jeune femme de la sorte ! s'interposa Nine.

    - Qui es-tu ? Tu veux subir son sort ?

    - Je n'aime pas faire étalage de quelconque puissance, mais si vous insistez, je n'ai pas le choix... soupira-t-il en mettant sa main droite sur le manche de la grosse épée qu'il portait en bandoulière au niveau de la taille.

    - Euh...Non ! Pas ça ! Vous aussi...

    - Ca va pas non ? Jamais je ne rejoindrai des androïdes qui ont ravagé ma vie ! Maintenant, partez !

    - Euh...Très bien ! balbutiaient-ils en détalant comme des lapins."

     

              En l'espace de trois secondes, il n'y avait plus personne autour des deux jeunes personnes. Nine, lâchant le manche de son épée gigantesque, tendit la main à la fille désormais rassurée. Celle-ci la prit sans se faire prier et se hissa à lui pour se relever. Nine, pour un instant, sentit qu'il rougissait, mais se reprit très rapidement.

     

    "Vous allez bien, mademoiselle ?

    - Oui, je vous remercie...? Quel est votre nom ?

    - Oh, je m'appelle Nine. Nine Night.

    - ...Nine ? répéta-t-elle en bredouillant.

    - Oui, oui.

    - Je...J'ai déjà entendu ce nom-là...Mais où ?

    - Peu importe. Vous êtes nouvelle par ici ?

    - Je viens d'arriver, le malheur a fait que j'ai débarqué ici au mauvais endroit au mauvais moment.

    - Tout va bien, de toute façon. Oh, excusez-moi...Votre nom ?

    - Lilith... Hoshigumi Lilith. Enchantée.

    - Tout le plaisir est pour moi. Si cela ne vous dérange pas, vous pouvez venir avec moi.

    - Je ne voudrais pas vous déranger...

    - Oh, mais j'insiste. Histoire de vous rétablir par exemple.

    - Bon, si vous insistez, je ne pourrais refuser l'aide de celui qui m'a sauvé.

    - Oh, ce n'est rien."

     

              Alors que les deux nouveaux amis se mettaient en route, le maudit cuirassé géant se plaça au dessus de la ville et des dizaines d'androïdes commencèrent leur assaut. Ayant prévu cela, Nine prévint Lilith.

     

    "Ecoutez-moi très attentivement. Courez aussi rapidement que vous le pouvez vers le sud de la ville. Là-bas se trouve une jeune demoiselle du nom de Kitamori Reiko. Parlez-lui de moi, elle vous mènera auprès d'un refuge caché. Dépêchez-vous...Vite !

    - Mais...!

    - Ne discutez pas !

    - Très bien..."

     

              L'assaut eut lieu et Lilith avait déjà commencé sa course folle. A peine avait-elle eu le temps d'apprendre le nom de son "sauveur" qu'elle devait déjà le quitter et qu'elle s'inquétait pour lui. Des dizaines de robots descendirent et se mirent en file devant Nine. Tous étaient similaires en tout point et ils n'étaient pas non plus étrangers à ces deux robots du parc de Millenium. Il était conscient du danger. Il était en danger de mort. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était détruire. Détruire jusqu'à l'arrivée de Seth.

     

    "Cible repérée. Nom de code d'ordre : Oméga 01. Récupérer mort ou vif l'Elu de la Lune, Tsukuyomi Rain.

    - Que...Qui sont-ils...Et pourquoi m'appellent-ils ainsi...Ce que je sais, c'est que je vais devoir me battre."

     

    Prochainement dans The Past :

     

    Nine : Pourquoi m'appelent-ils Tsukuyomi Rain...

    Androïde : Nous devons te rapporter à notre Maître, mort ou vif.

    Seth : Je t'avais prévenu de ne pas te lancer comme ça dans un combat où tu es sûr de perdre !

     

    La prochaine fois : Un combat démesuré, Nine VS les androïdes.


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  • Voici, après une longue absence, la suite de The Past ! Dans les bacs, il me manque encore deux épisodes à rédiger ^^ Bonne lecture !

    Un nouveau jour se levait dans la Forêt de Misty. Nine était devenu un sacré lève-tard, il avait des heures incalculables de sommeil à rattraper après tout. Il rêvait de maintes choses, aussi bien d’un monde en parfaite osmose comme d’un univers ravagé par le chaos comme le fut son présent. Mais depuis qu’il avait rencontré Seth, il était habité par un nouvel espoir, il se sentait désormais capable d’aider. Toutefois il était inquiet : pourquoi Seth leur avait demandé de s’enfuir sans eux ? Qu’avait-il l’intention de faire ? Il ne le saurait qu’en le revoyant. D’ici demain il aurait quelques réponses à ses questions, il ne lui suffisait d’attendre que vingt-quatre heures. Puis Nine se levait, difficilement, comme d’habitude.

                     Quand il se réveilla, il tourna la tête presque par réflexe : Reiko avait quitté son lit, qui était déjà correctement plié, encore plus proprement qu’à leur arrivée. Il prit sa douche en ayant pris soin de vérifier si elle se lavait et s’habilla. Il se regardait dans la glace, et ne se reconnaissait presque plus : les traits qui dédaignaient toute hygiène avaient disparu. Nine avait le visage presque neuf. Mais comme pour Seth, les traits de l’horreur ne disparaîtraient qu’à la mort. Ses cheveux rouges étaient toujours aussi flamboyants. Il avait fini par se faire à cette couleur qu’il avait acquise au fil des ans et finit même par l’apprécier. Il appréciait sa coupe, et il apprenait peu à peu à s’apprécier lui. Il sortit de la salle de bains et se dirigea dans le salon où un petit déjeuner l’attendait. D’abord surpris, il vit Reiko déjà assise en train de manger une petite biscotte avec son chocolat chaud.

     

    « Bonjour Nine, bien dormi ?

    - Ah…Oui, bien sûr Reiko. Et toi ?

    - Comme il faut, répondit-elle en souriant. Regarde, j’ai préparé le petit déjeuner.

    - Oui, je viens de le remarquer. J’étais surpris de voir ça, plaisanta Nine.

    - N’attends pas, viens t’asseoir, ton chocolat va refroidir, tu sais.

    - Euh…Bien sûr, balbutia t-il. »

     

    Avec un poil d’hésitation, Nine s’assit alors et discuta de maintes choses avec Reiko, tout en dégustant le petit déjeuner qu’il trouva, à sa grande surprise, excellent. Son visage ne pouvait pas s’empêcher d’exprimer la surprise, puis la relaxation. Il ne se réserva pas de qualifier cette préparation de tous les adjectifs mélioratifs qu’il pouvait trouver sur l’instant. Reiko lui expliqua que sa mère lui a enseigné l’art culinaire et que selon ses proches et ses parents, à déjà quinze ans elle avait dépassé le niveau de sa mère. Cette histoire faisait du bien aux oreilles de Nine, rarement il écoutait les histoires des autres pour le peu d’amis qu’il avait, mais il prenait à chaque fois plaisir à entendre ce qu’avaient fait les autres dans leur vie. L’homme aux cheveux écarlates se leva alors une fois le repas achevé et assez délicatement, il débarrassa la table de bois sur laquelle la vaisselle était posée et se mit à son tour à faire quelque chose. Il lava donc tout le service, avec toutefois de belles maladresses sans pour autant casser ou même fissurer quoi que ce soit, encore heureux que son homologue féminin était derrière lui en cas de pépin.

                    Puis chacun s’occupa, de son côté, aux tâches ménagères. Nine se souvint en avoir déjà faites une ou deux dans son logement précédent, il pensa donc bien s’en sortir. Lui passait la poussière et le nettoyage du parterre, Reiko elle s’occupa de passer l’aspirateur dans tous les recoins, témoignant le côté maniaque que lui a inculqué sa mère. En deux heures chrono, toutes les pièces jusqu’au dernier centimètre carré étaient parfaitement nettoyées, à la grande surprise de Nine qui ne pouvait plus que constater le travail qu’il avait effectué. Reiko ne put s’empêcher derrière un petit pouffement de remarquer qu’elle avait rarement vu un homme faire le ménage, eux qui sont généralement affectés au poste du canapé, qui se résume en général à regarder le match de football qui passe sur la une, les pieds sur la petite table qui s’offrait devant eux. Non, Reiko était agréablement surprise, ça prouve qu’il n’était pas comme tous les autres qui abandonnaient leurs tâches à leurs épouses.

                    Après s’être à nouveau lavés, ils partaient en ville. Celle-ci était, avec une certaine logique pour les deux compagnons, bien moins somptueuse que Millénium mais elle restait quand même agréable à voir. Ils décidaient donc de s’y attarder pendant quelques temps, prenant leur temps pour visiter quelques magasins et les monuments municipaux, qui avaient pour quelques-uns un rapport avec un passé plus ou moins lointain. L’envie leur vint bien sûr de prendre quelques photos, devant une statue d’un Président de la République ou d’un grand artiste qui logeait dans la région. Puis, ils décidaient de faire halte dans un petit parc aux allures agréables, à la verdure éclatante et à la brise relaxante. Reiko et Nine n’hésitaient pas à prendre une bonne bouffée d’air frais puis à s’installer sur un banc. Une bonne heure après ils décidaient, après quelques phrases échangées, de reprendre la route. Puis, en sortant de la ville, une compilation de bruits désagréables voire froissants à s’en donner la chair de poule se succédait. Se retournant pour connaître l’origine d’un tel vacarme, et ils ne virent que deux jeunes d’environ seize ans avec leur radio sur une épaule.

     

    « Puis-je vous aider jeunes hommes ? fit Nine dans la plus grande politesse.

    - Ouaich l’asperge ! T’as un problème mon frère ?

    - Je te demande pardon ?

    - J’t’ai d’mandé si t’avais un problème, t’es sourd ou quoi ? rétorqua l’un d’entre eux avec un air désagréable.

    - Entre nous je ne comprends pas ce que vous me voulez. Nous étions bien tranquilles et vous venez nous parler. Quelque chose ne va pas ?

    - Mais c’est qu’il est con ce type ! Il a les cheveux rouges et il se permet de parler à des beaux gosses comme nous ! Hé mon frère on lui apprend la vie à ce gars ?

    - Ouais ça va nous détendre, ouaich ! »

     

                    Sans palabrer davantage et à la grande surprise de Nine, les deux jeunes sautèrent sur lui. Il ne comprenait pas un tel comportement et ce genre de choses pouvait occasionnellement l’énerver. Il regarda son pied par terre. Un des deux jeunes suivit son regard et regarda à son tour le pied de Nine. Celui-ci colla alors son pied dans la tête du jeune homme et l’enchaîna de quelques coups de poing dans la tête. Il ne se préoccupait guère du sang qui coulait sur ses mains. Quant à l’autre qui pensait le surprendre et l’attaquer par derrière, Nine se retourna simplement et lui attrapa la tête, stoppant net la course du jeune homme. Puis, tout en lui lançant un regard à lui glacer le sang, il enfonça violemment la tête de l’indécrottable mollusque qui était venu l’agresser contre un mur, gravant son passage contre celui-ci, puis, en compagnie de Reiko, s’en retourna à ses moutons.

     

    « Tu oses croire que tu es dans la misère et t’en sortir en agressant le premier venu ? Si tu connaissais ce qu’est la véritable misère, si tu savais ce qu’étais que de vivre dans la pauvreté totale et non dans une insignifiante banlieue, tu aurais pris conscience de ce qu’est le monde et pas t’aveugler avec une vision pitoyable de la société. »

     

                    Puis, Reiko et Nine retournèrent dans la cabane de la Forêt de Misty et déposèrent leurs diverses commissions, allant de vêtements à nourriture, ustensiles et instruments d’hygiène. Puis vint le déjeuner. Cette fois-ci, ce fut Nine qui prépara à manger et il profita alors de cette occasion pour confectionner un de ses plats favoris, qui se résumait simplement à préparer des spaghettis, ajouter de la crème fraîche et de la viande hachée, puis un arrière-goût dont Nine avait le secret. Une fois tout ceci préparé, il apporta le tout et laissa Reiko le soin de goûter ce mets. Elle était, à son tour, agréablement surprise du goût de ce repas pourtant si simple que Nine avait préparé. Elle ne tarissait pas d’éloges quant à ses capacités en matière de cuisine, ce qu’il semblait négliger par modestie. Une fois ce repas passé, les deux s’assirent sur un banc à l’extérieur de la cabane. Chacun regardait le ciel, puis Nine prit la parole :

     

    « Alors comme ça tu connaissais Seth avant ?

    - Oui, mais ce n’est pas le genre de choses dont j’aimerais parler.

    - Pourquoi ?

    - Hé bien fait…J’ai connu Seth quand nous étions au collège.

    - Comment il était ? Je suis curieux de savoir.

    - Il n’est pas ce que tu penses qu’il est. Il détient un passé des plus insupportables.

    - Je…Je veux savoir.

    - Seth était l’homme le plus malheureux que j’ai pu rencontrer. Il était la risée de tout le monde et mis à part ses brillants résultats qui finissaient toujours par attiser la jalousie chez ses camarades, le reste de sa vie fut un échec total et cuisant. Il ne pouvait pas se faire d’amis, il n’avait aucune chance pour sa situation amoureuse. Chaque jour il était brutalisé par des dizaines de jeunes et humilié par le reste, garçons comme filles. Mais il esquissait en permanence un très faible sourire, un véritable saint. L’Elincia qui nous a soignés le connaissait aussi. Elle pourra elle aussi témoigner de son enfance. Un jour, il a demandé à Elincia de sortir avec lui. Tu te doutes de sa réponse, pas vrai ?

    - …

    - Elle a refusé et sous le coup comme si c’était une honte aux yeux des autres, se mit à le renier comme tous les autres. Et puis un jour, ce fut mon tour. Il m’a aimé, moi aussi. Et…J’ai fait pareil. Plus qu’Elincia qui s’est rendue compte de son erreur qu’après sa disparition, j’ai en plus du reste tout mis en œuvre pour le faire payer. J’avais une certaine estime auprès de tous et en apprenant qu’il était tombé amoureux de moi, c’était presque une malédiction qui ne s’estompait qu’en le reniant à son tour. Ce n’est qu’après sa disparition que j’ai compris à quel point j’ai pu être ignoble, et du fond de mon âme je voulais me faire pardonner mais il était trop tard. Je ne l’ai jamais revu depuis. Même au lycée où il était pourtant inscrit. Il m’a magistralement bien esquivé. Puis j’ai appris la mort de ses parents. Je me sentais encore plus coupable de ce qui arrivait, par ma faute il avait un poids supplémentaire à supporter. Et puis un jour….

    - AAAAAAARGHHHHHH ! criait une voix au loin.

    - C’était quoi ça ? fit Nine.

    - Allons voir, tu veux bien ?

    - Affirmatif. »

     

                    Nine et Reiko couraient dans la forêt afin d’atteindre la source de cette voix criante de douleur. Qui pouvait bien crier comme ça ? Et si cette personne était déjà en danger ? Nine s’était alors résolu à aider cette personne en douleur. Il n’en était en fait rien. A cinq cent mètres de la cabane, Nine et Reiko avaient devant eux une vision terrifiante d’une personne à laquelle ils ne s’attendaient pas à voir.


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  • Seth se tenait là, debout, au centre de la ville, le katana à la main. Il était prêt à affronter cette invasion. Mais lui-même n’était pas sûr de sa survie. Il est vrai qu’il a affronté des tonnes d’adversaires plus redoutables les uns que les autres, mais malgré ce palmarès impressionnant qui avait forgé sa légende en l’espace d’un an, il doutait de ses capacités de survie. Et tandis qu’il attendait, le ciel s’assombrissait. Puis, le vaisseau se stoppa. Le cuirassé libéra d’abord une dizaine de cyborgs, tous semblables les uns des autres. Seth était prêt. Il allait mourir. La dizaine de cyborgs lui fonça dessus avec une extrême célérité, chacun un sabre à la main. Seth, d’abord avec une facilité déconcertante, para un à un les coups de sabre et dégagea ses ennemis avec aisance, tout ceci en laissant l’impression que son sabre n’eut à peine frôlé celui de ses adversaires. Les dix se relevèrent, et dans une tentative d’assaut, se décomposèrent l’air de rien. Tous, dans une ultime expression, affichaient un visage rempli de surprise. Tous étaient vaincus dès qu’ils avaient attaqué. Comme si ça ne suffisait pas, le cuirassé en rajouta.

     A chaque fois, cinquante autres robots se joignaient à la bataille, tous n’ayant que pour but la mort au seul humain qui leur barrait la route. Même si d’apparence ils étaient identiques, ils avaient compris la méthode de Seth. Bien sûr, pour un tel guerrier, acquérir une telle technique devait recourir à des années d’entraînement. Les cyborgs ne pouvaient bien sûr pas imiter une telle prouesse. Seth, ayant compris que les machines ne se laisseraient pas prendre deux fois au même petit jeu, aborda le problème d’une autre manière. Cette fois, il prit son temps, et même si sa lame était parfaitement distinguable, elle restait extrêmement rapide et par conséquent, le tranchant s’avérait être bien plus redoutable. Si la première fois les cyborgs venaient un par un se battre contre le Tsukuyomi, cette fois-ci, cinq l’assiégèrent en même temps. Seth ne s’en préoccupait pas : il parait chacun des coups et ses mouvements étaient si décontractés que pour le moment, ce genre de combat semblait n’être pour lui qu’un jeu. Alors pourquoi cette impression de danger lui hantait-elle l’esprit ? Il découpait soigneusement chacun des circuits des androïdes avec un amusement presque démoniaque. En prenant dix secondes par création mécanique, Seth avait donc abattu 150 cyborgs en deux minutes.

    Puis, il en arrivait d’autres à chaque fois. Bientôt, parmi l’armée de créations aux cheveux argentés aux airs de psychopathes, on ne pouvait distinguer Seth que de vue aérienne, au trou d’un mètre qu’il créait autour de lui. Plus le nombre d’assaillants était élevé, plus Seth augmentait sa vitesse de frappe. Mais depuis voilà dix minutes, il ne faisait que défendre, il n’avait jusque-là qu’exécuté des coups de contre-attaque.

    Désormais, Seth changeait de posture. Il était prêt à l’attaque et il n’allait épargner personne. Il allait se battre pour l’humanité pour la deuxième fois. Sabre à la main, il était déterminé à leur montrer comment on se sert d’un sabre. Il fonça à vive allure d’une telle vélocité que les capteurs de vue et de sons des machines ne pouvaient pas détecter ses mouvements. Il était trop rapide. Les coups de sabre ne se distinguaient que par le son du découpement des matériaux métalliques. Seth ne se préoccupait de rien d’autre. Il était en quelque sorte une bête humaine qui ne vivait cet instant que pour la mort et la destruction. Rien ne pouvait plus l’arrêter. Plus le temps passait et plus les créations maléfiques se concentraient sur lui, et plus Seth était envahi par cette folie du combat. Ses découpages étaient plus nets et les points vitaux étaient de plus en plus victime de ses coups de furie.

     Nul ne savait comment un être pouvait tenir autour d’un millier de machines. Les androïdes n’avaient toujours pas réalisé que leurs semblables étaient victime d’un démon et pensaient toujours que Seth étaient face à eux. Par conséquent, leur stupidité leur ordonna de foncer sur ce qui semblait être lui causant alors quelques petites destructions par-ci par là. La ville commençait à se dégrader, il est utile de rappeler que le but premier de ces androïdes est d’occuper Millenium. Seth ne pouvait que se battre. Les ressources ennemies semblaient être illimitées. Il n’y avait donc pas d’issue ? Le guerrier obscur tuait de plus en plus de personne et ce de manière incontrôlable. Jusqu’à ce qu’au bout d’un quart d’heure, il entendit deux cris familiers des cris de mort.

     

    « Impossible…Elles…Non…Comment auraient-elles pu se faire avoir si facilement…Non ! hurlait-il. »

     

    Désormais, la crainte et la terreur, qui semblaient ne jamais pouvoir habiter les visages des envahisseurs, étaient parties intégrantes de leur expression et bien que machines, leurs visages étaient devenus plus pâles qu’ils ne l’étaient déjà. Ils venaient de réaliser leur erreur : ils avaient éveillé le véritable démon qui résidait en Seth. Du moins, ce qui faisait de lui un Dieu Démoniaque. Ses cheveux étaient désormais devenus aussi noirs que l’abîme, adoptant ainsi la nouvelle couleur de la lame de son katana, indiquant le nombre de ses victimes et les litres de sang qu’il a fait couler. De plus, ses yeux indiquaient qu’il avait perdu toute raison. Des rumeurs racontent qu’il a battu un soi-disant Seigneur des Démons, qui était lui aussi de sa famille. On raconte aussi à quel point il était ignoble, à quel point sa brutalité n’avait aucune limite. C’était le démon à l’état pur et désormais, toute l’armée des cyborgs devait le combattre. Sa peau s’était obscurcie et les veines qui parcouraient son corps commençaient à ressortir. Ses dents s’étaient rallongées de deux à trois centimètres afin de s’apparenter à de véritables crocs. De plus, ses ongles avaient subi le même changement.

                   Seth se lança à l’attaque, animé par la folie à l’état pur et une soif insatiable de destruction. Ses coups étaient donnés avec une violence dépassant toute imagination et il n’hésitait pas à prendre un androïde par les cheveux à la limite de les lui arracher puis de les balancer sur cent de ses confrères après l’avoir au préalable utilisé comme massue qu’il tournoyait inlassablement autour de lui-même. Les dents ne se comptaient plus par terre et l’orage éclatait, dont le nombre d’éclairs était équivalent aux victimes de Seth. Celui-ci ne se contentait plus  d’une simple brutalité qui se transmettait à coups de sabre. Il utilisait désormais son autre bras afin d’asséner des coups de poings aux taux de destruction incommensurables pour un combat aussi titanesque. Quelques fois, il éclatait la tête de quelques machines comme s’il brisait du sable qui s’était « solidifié » en un caillou d’une grande fragilité.

                   Seth avait bel et bien perdu la raison. Il avait aussi d’ores et déjà utilisé la technique ancestrale qu’il avait acquise de ses prédécesseurs. Utilisant cette technique, il était presque impossible de le voir et de temps à autres il se téléportait presque d’un bout de la foule à l’autre ou revenir au centre afin d’empaler par demi-douzaines les amas de boulons qui osaient encore lui faire face. Pourtant, personne ne put s’échapper par respect de la mission et par détermination. Et il en arrivait toujours par centaines. Chacun d’entre eux était conscient qu’il allait mourir mais personne ne se préoccupait de ça, pensant qu’il s’épuiserait un jour où l’autre.

                   Depuis vingt minutes, la ville était plongée dans le chaos. En plus des escadrons de robots qui étaient venus assiéger la ville, Seth n’arrangeait finalement pas les choses en éradiquant les tas de rouages qui se dressaient sur sa route en occasionnant plus d’une centaine d’explosions, ce qui était maigre comparé à son potentiel destructeur. Carnage, chaos, destruction, voilà les mots-clés qui régissait désormais la ville de Millénium, qui était si vivifiante, si agréable à vivre…C’était le paradis sur Terre, et en une demi-heure, tout était devenu enfer. Les flammes de la mort crépitaient de partout emportant pratiquement toute trace de vie. Ces déflagrations brûlaient la vie comme une minuscule flamme consumerait une bougie. La même flamme qui représentait la vie de Seth. Celui-ci avait exterminé toute trace de cyborg dans trois kilomètres à la ronde. Le cuirassé semblait encore, par sait-on quel miracle, avoir des ressources. Au lieu de cela, une seule et unique silhouette descendit. Elle semblait imposante de par sa présence, pourtant il semblait presque aussi frêle que tous ses semblables. Ou presque. Cet être était un véritable humain, du moins en apparence puisque la vision de cette silhouette simple réveillait Seth. A peine eut-il le temps de se réveiller de ce cauchemar que l’homme lui trancha un bras, supposant Seth mort.

     

    « Tu es devenu plus fort, Seth. Mais moi aussi je me suis renforcé dans les contrées de la mort. Adieu, mon bon vieux descendant. Mais je dois te laisser, je dois retrouver un jeune homme…Celui-ci a le pouvoir de changer l’avenir et je dois l’éliminer. »

     

    Seth était étalé au sol et avait repris son apparence d’origine. Il avait à peine eu le temps de réaliser qui était son assassin…Du moins, son assaillant. En effet, il a dû le laisser en vie volontairement. Mais pourquoi ? Pensait-il pouvoir se servir de Seth pour assouvir ses ambitions ? Il n’en savait rien et même sa perspicacité était impuissante. Il se releva, amputé de son bras gauche, s’appuyant sur son katana, et se dirigea vers le Sud. Il s’écroula en plein milieu du chemin, écrasé par l’épuisement. Jamais il n’avait combattu aussi ardemment. Il ne s’était pas trop étonné de sa propre remarque, il affrontait une véritable armée, tout de même. Il était heureux d’avoir livré un combat d’une telle intensité. Mais désormais il passerait pour mort.

     

                   De leur côté, Nine et Reiko prenaient la fuite en direction de la forêt de Misty. Ils étaient déjà presque à destination, et c’est alors que Nine reçut un choc électrique dans le cœur, pendant une fraction de seconde. Il s’agenouilla tout en s’assurant de la sécurité de Reiko, puis se releva.

     

    « Nine ? Que se passe t-il ?

    - Non…Rien…Mais j’ai un mauvais pressentiment. Continuons. Je parie que Seth nous rejoindra plus tard.

    - Sans doute. »

     

                   Nine se releva puis continua sa course folle avec Reiko sur le dos en direction de la forêt de Misty. Il se souvint alors que Seth lui avait parlé d’une cabane qui régissait au centre de cette forêt. Sans doute devait-il les rejoindre là-bas, c’était du moins ce qu’espérait Nine. Ils arrivaient au milieu de la nuit, la pluie était gênante mais pas suffisamment pour empêcher Nine et Reiko d’arriver à destination. Celle-ci s’était déjà endormie, ronronnant de temps à autres. L’homme aux cheveux rouges sang la déposa alors dans un des deux lits disponibles puis se mit à l’observer, cette fille au visage si pur. Et peu à peu, il se demandait…Quels étaient les liens qui unissaient Reiko à Seth ?


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  • Que vous ayez trouvé la solution de l'énigme ou pas...C'est pas grave. Ceux qui n'ont pas pris la peine de chercher, tant pis pour vous.

    « Je suis Tsukuyomi Seth. »

    Un homme au long manteau noir aux allures de violet, accompagné d’un baggy noir et de chaussures à la Kickers, alors accompagné de son katana qui affichait un symbole s’apparentant à une Lune. Son T-shirt était rayé par trois griffures dont l’origine semblait être une féroce bête. Nine se concentrait sur ce qui venait de se produire, jusqu’à ce qu’il réalise qui fut son sauveur. Des yeux aussi sombres que le noir le plus profond, des lueurs violettes accompagnaient ses pupilles blanches. Des traits qui contrastaient avec son âge, qui montraient les innombrables combats qu’il a menés. Il inspirait le respect de par sa présence et la pression qu’il imposait était telle que Nine n’osait pas se relever, même si de toute façon il ne le pouvait pas. Alors c’était lui…Le légendaire survivant du clan maudit. Tsukuyomi Seth. Nine avait encore du mal à y croire. Même dans son futur qui était hanté par la désolation la plus totale, les cyborgs de la destruction parlaient de lui. Ils parlaient de lui comme le plus grand de tous les guerriers que cette terre n’ait jamais porté, mais aussi le plus craint, du moins chez eux. Une rumeur disait aussi qu’il avait dû exterminer son clan dans une autre dimension. Une autre disait aussi qu’il aurait purifié une démone. Tant de rumeurs dont aucune preuve ne les justifiaient. Mais sa force était bien là, elle résidait dans l’Histoire. Pendant une bonne quinzaine de secondes, Nine n’avait que du vide dans la tête. Puis, le guerrier lui tendit la main.

     

    « Relève-toi. Et puis, tu ne m’as pas dit ton nom.

    - Je…Je suis Nine. Nine Night.

    - Enchanté. Tu as une idée de qui peuvent être ces types ?

    - …Je n’en sais rien, mentit Nine.

    - Tu sais quelque chose mais c’est un fait improbable, c’est ça ?

    - Que…

    - Ah, désolé. Non mais ça se voit trop. J’en conclus aussi que ce ne seront pas les derniers, n’est-ce pas ?

    - J’en ai bien peur. Ces cyborgs, comme tu as dû le constater, je les ai déjà vus…Mais je ne crois pas que je devrais vous en parler tout de suite.

    - Si tu insistes. Je te ramène chez moi, je te soignerai…Avant que ma fiancée n’arrive…Elle est un peu effrayante, fit-il en souriant.

    - Je ne voudrais en rien déranger.

    - C’est bien pour ça qu’on doit se dépêcher, répondit-il avec un petit air de confidence. »


    Les deux jeunes hommes se dirigeaient alors vers une rue qui était inconnue à Nine. Lui qui avait pourtant visité la ville de fond en comble et ce une bonne centaine de fois tellement qu’il avait trouvé cette ville magnifique. Il ne se lassait jamais, et tandis qu’il marchait avec une certaine fierté aux côtés de Seth, qui ne souciait plus de supporter Reiko qui s’était alors évanouie, il observait pendant une ou deux secondes la lueur qui brillait dans ses yeux. Il ne se préoccupait pas de la lueur violette qui brillait dans son regard, mais d’une autre lueur, qui elle se lit. Il voyait dans les yeux de son idole occulte la même impression de bonheur indéfini, qui ne prenait fin qu’à destination. Tous deux, sans le savoir, partageaient la même impression, cette impression dont la délectation n’avait d’égal que la profondeur de l’horizon et la même nostalgie, celle de rester perché sur un point et d’observer dans le silence absolu le soleil lointain qui se couchait dans la nappe que fut l’océan. Le soleil allait passer une bonne nuit. Ils arrivèrent alors à destination, ayant réalisé que la fin de la journée allait approcher.  Seth entra, puis ce fut au tour de Nine. Les deux « victimes » de cet incident étaient alors allongées sur un canapé qui était pour le moins confortable. Tandis que Seth préparait les soins, un frappement se fit entendre à la porte. Seth tressaillit un moment puis se dirigea vers la porte. Il respira un grand coup puis ouvrit la porte, avant de relâcher son souffle d’inquiétude.

     

    « Ah…Ce n’est que toi, Elincia.

    - Tiens, salut Seth t’es tout pâle…

    - Oh, laisse…Ca tombe bien j’ai besoin de toi.

    - Tu es blessé ?

    - Moi non, mais j’ai deux personnes qui ont besoin de tes services. Entre, je te prie. Je te présente Night Nine et Kitamori Reiko.

    - Punaise, il leur est arrivé quoi ?

    - Des cyborgs bizarres ont débarqué dans la ville, Nine les a combattu avec une férocité remarquable, il me rappellerait presque moi sur le niveau d’esquive…Par contre il a des progrès à faire.

    - J’espère que tu ne comptes pas l’entraîner…

    - Franchement, je suis hésitant. Il a du talent, mais quelque chose me dit que le besoin n’est pas immédiat.

    - Bon, ben je vais devoir m’occuper de tout ça moi. »


    Elincia Georgus était presque une jeune femme qui avait ses dix-huit ans, et bien comme il les fallait. Elle avait réussi avec brio sa Première S et la voilà qui venait d’avoir son baccalauréat avec une mention très bien, avec un résultat parfait dans la médecine. Elle était de taille moyenne, d’environ un mètre soixante-cinq, dotée d’une crinière blonde hirsute qu’elle avait choisi de couper aux épaules pour éviter d’avoir à se battre avec elle tous les matins. Ses yeux noirs de jais contrastaient avec sa peau diaphane : elle le devait au fait que sa mère était métisse de son temps, et à son père son père qui descendait d’une vieille famille – pour ne pas dire antique – scandinave. Sur le plan vestimentaire, elle portait de tout, excepté des robes, même si de temps à autres elle se soumettait à la chaleur intensive qui régnait sur Millenium : pour elle, rien ne valait sa paire de jeans et ses Converses, auxquelles elle ajoutait une chemise. Elle-même ne savait guère où se situer entre l’originalité et la marginalité. Si la jeune fille est assez sociale, il était donc prudent de ne pas la contrarier. Selon de vieilles légendes, la famille de son père alors d’origine du Danemark était spécialisée dans les pratiques de médecines. Peut-être devait-elle son excellence en la matière à cette légende. Ses pouvoirs étaient prêts à l’utilisation.

                   Il ne suffisait que d’appliquer les douces mains d’Elincia sur le torse de Nine, puis celui de Reiko, un peu plus « gonflé » selon le point de vue d’un homme dont le nom restera inconnu, même si Seth se soigna vite d’une telle marque, afin de soigner toutes les blessures. Elincia avait adopté un niveau jamais vu dans sa famille, qui forçait le respect de ses parents qui pourtant n’adhéraient pas à toutes ses décisions et méthodes de pensées. Nine ouvrait à nouveau les yeux, lui qui s’était endormi. D’emblée, il avait la pêche malgré sa réticence habituelle à se lever, qui, selon les dires d’Elinicia, n’avait rien à envier à celle de Seth. Celui-ci rougissait un peu d’une telle remarque et tourna la tête en se grattant le crâne sous la gêne. Nine remercia chaleureusement Elincia et sous les conseils de Seth, il partit avec Reiko sur le dos. A un tel moment, Nine se sentait apaisé. Le souffle de Reiko dans ses oreilles était d’une douceur sans égal et le parfum qu’elle avait mis était délicieux à respirer. Les deux jeunes hommes se dirent au revoir, avec une intention certaine de se recroiser.

                   Nine se sentait responsable et décidait alors d’emporter Reiko chez lui le temps qu’elle se rétablisse. Il avait improvisé en envoyant un texto en se faisant passer pour Reiko à ses parents, pour les prévenir qu’elle était trop occupée pour rentrer chez elle le soir. Un message lui revient, dont le contenu montrait que les parents acquiesçaient. Nine la posa alors sur son grand lit. Puis, il la regardait dormir. Il pensait qu’il se devait de veiller sur elle ne serait-ce que jusqu’à son réveil. Il regardait de temps à autres la fenêtre qui donnait sur l’horizon, et se demandait quels étaient ces cyborgs. Il ne doutait pas une seconde que ces objets de destructions avaient un rapport avec le futur de Millenium, ou plutôt le présent de Nine. Sans le savoir, il avait impliqué Reiko dans cette histoire. Il s’en voulait d’avoir fait ça mais désormais il ne pouvait pas se séparer d’elle, sans doute parce qu’il s’est un tant soit peu attachée à elle et qu’il ne souhaite pas voir la mort d’un autre être qui lui est cher. Sans doute, il devra quitter la ville en sa compagnie. Mais il ne saurait ni pourquoi, ni comment.

                   Puis, Reiko se réveillait. Pendant une fraction de seconde, Nine semblait rougir. L’image de la voir se réveiller alors qu’elle dormait avec son visage si pur lui aurait-il éveillé quelque chose ?

     

    « Hm…Où suis-je…C’est toi, Nine ?

    - Ah, oui Reiko. Tu es chez moi. Tu voulais visiter ma demeure de toute façon, non ?

    - En effet…J’avais presque oublié. Et…Et mes parents ?

    - Ils sont prévenus…Enfin, j’ai dû improviser car j’avais pas leur numéro. J’ai dû me faire passer pour toi…J’espère que tu ne m’en voudras pas.

    - Du moment qu’ils sont persuadés que je vais bien, ça ira. Merci Nine.

    - Oh ce n’est rien. Tu t’es évanouie et j’ai fait la connaissance de notre « sauveur ».

    - Avait-il des yeux étranges ?

    - Oui…Il s’appelle Tsukuyomi Seth.

    - Seth…

    - Tu le connais ?

    - Oui. C’était il y a longtemps. Je me souviens de lui parce qu’il était…Disons…Particulier. Ses caractéristiques étaient très poussées. Mais je préfère ne plus parler de ça…Mais…Mais qu’est-ce qui se passe ? »


    Le sol tremblait. Non pas à cause d’un quelconque séisme qui aurait ravagé la ville entière, mais à cause d’un cuirassé volant qui survolait la cité. En compagnie de Reiko, Nine s’affola et sortit dehors. Mieux valait rejoindre Seth, mais il n’en avait pas besoin, car lui l’avait trouvé.

     

    « Nine ! Reiko ! Dépêchez-vous ! Fuyez tant que vous le pouvez !

    - Pourquoi, Seth ? Demandai-je sous le coup de l’inquiétude.

    - Les cyborgs sont de retour…J’ignore pourquoi mais ils entendent surement de dominer cette planète ! Partez en direction du Sud. D’ici trois kilomètres, vous arriverez à la Forêt Misty. Je vous rejoindrai là-bas d’ici deux jours !

    - Pourquoi restes-tu là ?

    - J’ai quelque chose à faire. Partez, maintenant ! hurla t-il.

    - Seth ! ... Fais attention, fit Reiko, elle aussi inquiète.

    - …Partez. »


    Nine, le plus rapidement possible, emporta Reiko avec lui, sur son dos, et se mit à courir en direction du Sud. Pour Nine, c’était la meilleure chose à faire. Seth, de son côté, se dirigea en direction du centre de la ville. Il avait pris soin de dégainer son katana, et son regard affichait les flammes de la détermination.


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  • The Past – Chapitre IV : Bonds with the Future,Part II.

     

    Les journées s’écoulaient telles l’eau d’une fontaine,fluidement et sans soucis. Nine sortait tous les jours et s’habituait désormais à sa nouvelle vie dont il put enfin pleinement profiter. Il avait désormais une vie sociale,bien que peu développée. Nous le retrouvons lors du mois de Juillet. La chaleur est à son paroxysme et le soleil frappait de toutes ses forces. La température avoisinait les 32°. Il n’était pas rare de voir dans les rues des gens habillés d’un unique short de bain,à croire que la ville entière n’était qu’une immense plage,ce qui n’était,dans les faits,pas tout à fait faux. Nine s’adaptait à la situation et il n’était pas rare qu’il aille se baigner dans l’eau alors si rafraîchissante,chauffée à la perfection par ce soleil qui était pourtant impitoyable. Il n’était donc pas étonnant de préciser que les magasins étaient rapidement pris d’assaut afin d’acheter de la crème solaire. En l’espace d’une semaine depuis la déclaration de la canicule,tous les magasins des alentours étaient en rupture de stock. Le réchauffement climatique commençait alors à faire effet auprès du monde. Nine,lui,ne semblait pas souffrir de ces aléas,ou alors moins que les autres. Il sortait lui aussi dans un short noir mais dont la légèreté était optimale,afin de ne pas être pénalisé par les effets de la lumière sur la couleur obscure. Nine était plutôt bien construit,il n’avait certes pas les muscules aussi développés que ceux de Schwarzenegger,mais il avait un minimum de muscles. Il n’était pas du tout gros,bien au contraire,il était plutôt maigre,mais sans excès. Il ne s’était encore pas habitué à la nourriture de l’époque,mais il se nourrissait de manière à se suffire. Il ne comprenait pas ce qui poussait les gens à manger deux fois plus de ce qu’ils devraient. Tandis qu’il se promenait,les couples se faisaient plus fréquents et une nouvelle fois,la curiosité de Nine était éveillée. Quel était ce sentiment ? Les gens semblaient heureux,ils ne se préoccupaient pas du monde,comme s’ils étaient englobés dans une bulle.

                   Nine s’était pris de passion à regarder ces couples s’éterniser dans l’horizon. Bien qu’il ne comprit pas immédiatement ce qui poussait les gens à se rapprocher autant. Il comprit plus tard à travers la passion qui se ressentait à travers ces personnes qu’il s’agissait d’un sentiment dont il n’avait entendu parler que dans les livres. Fort heureusement,il fut légèrement initié à ressentir et à comprendre une telle chose par les diverses descriptions que lui offraient les livres. Curieux,il marchait tout en observant la manière dont se comportaient les centaines de couples qui se donnaient rendez-vous sur la large plage de la ville. C’est alors que par hasard,il tomba sur ce fameux couple qu’il avait déjà vu lors de son arrivée,voilà déjà bien deux mois. Ce fameux jeune homme aux yeux noirs et aux cheveux longs et sombres ainsi que cette femme aux cheveux mauves. Tandis que la dernière fois,il avait ressenti une totale frayeur par l’aura que ces deux personnes semblaient dégager,qui feraient trembler les morts,cette fois-là,il ne ressentait rien,un vide total,ou alors une harmonie parfaite. Il s’arrêta encore une fois et ne vit plus le temps passer,comme si ces deux personnes et lui étaient dans une autre dimension. Nine ne pouvait s’empêcher de les regarder,et plus spécifiquement leurs traits. Le jeune garçon avait eu l’occasion de se regarder dans un miroir et avait constaté ce jour-là que cette impression de similitude ne se limitait pas que dans les pensées : il avait alors pris le temps de comparer ses traits à ceux qui lui avaient causé un si grand trouble. Les traits de personnes qui s’étaient acharnées à se battre pour leur vie,ces personnes qui ont certainement dû faire couler des litres de sang pour en arriver là,ces personnes qui semblaient n’avoir jusque-là connu que la mort qui avait assailli leurs traits pourtant apaisés par la quiétude.

                   Alors que Nine  les observait interminablement,le jeune homme en question tourna la tête et son regard obscur mais dégageant le bonheur croisa celui de celui aux cheveux de la couleur du sang écarlate. A cet instant,un vide total s’était crée entre eux,comme si leur existence avait un lien,comme si ils s’étaient toujours connus. Nine,contrairement à son homologue,ne put s’empêcher de laisser paraître une légère impression de surprise. Mais cela ne suffisait toutefois pas à lui faire tourner la tête et continuer sa route comme s’il n’avait jamais rien vu. Non,il voulait croiser ce regard aux lueurs violettes et découvrir ce qui se cachait derrière ce regard. Du côté de l’autre jeune homme,celui-ci était hanté par une impression de déjà vu. Il avait déjà vu cet étrange adolescent presque adulte aux cheveux rouges. Mais il n’avait aucune chance de savoir qui il était,aucune. Il cherchait dans le regard violet de Nine son identité,mais rien ne lui était révélé. La jeune demoiselle qui les accompagnait ayant enfin remarqué ce qui se passait se joignit également à ce vide. Elle regardait,à l’insu de Nine,ce jeune garçon. A l’instar de son bien aimé,elle chercha longtemps dans les yeux du garçon ce qui évoquait auprès de son fiancé et elle cette impression qui s’apparentait à du déjà-vu.

                   Nine,ne supportant plus une telle pression,tourna alors le dos au couple et s’en alla. Il afficha,une fois son visage hors de vue,une expression tétanisée. Il n’avait jamais ressenti cette impression auparavant et bien sûr il se demandait comment cela pouvait-il être possible,comment deux personnes aux identités parfaitement inconnues pouvaient-elles susciter en lui cette impression d’avoir retrouvé quelque chose de perdu ? Il décida de balayer cette question de son esprit et reprit le cours de sa journée qui commençait alors à devenir bien banale,si banale qu’elle allait bientôt changer de cours,mais pas aussi radicalement que cette phrase pourrait laisser l’entendre. En effet,il croisa bientôt la route de Reiko,qui visiblement était bien contente de la voir. Après les mesures de politesse,ils reprirent leur route ensemble. Ils prirent place dans un parc,bercés par les ombres,assis sur un banc. Reiko semblait visiblement gênée et ce sentiment se libéra lorsqu’elle demanda à Nine à quoi ressemblait son futur. Celui-ci semblait d’abord hésitant,puis il s’accorda le droit de raconter ces évènements. En outre,Reiko apprit que le monde futur n’était en rien celui qu’elle avait jadis imaginé,celui d’un monde parfait où la nature serait rétablie,où le réchauffement climatique n’existait dès lors plus,où le monde vivait uni,où les conflits n’existeraient plus : elle écouta l’histoire de Nine et la déception la plus totale l’envahit lorsqu’elle réalisa que cette utopie dont elle avait toujours rêvée n’était plus qu’une chimère. Toutefois,une once d’espoir s’inflitra dans ce nœud de vipères,au moment où Nine lui expliqua qu’il comptait ardemment changer les choses. Il était ignorant de la méthode à utiliser,mais sauver le monde ne s’apprend pas. Il allait devoir faire face à toutes sortes d’épreuves. Bercée par cette nouvelle illusion,qui peut-être n’en serait plus une,Reiko exclama alors son soutien à Nine. Quelque peu touché par ces paroles réconfortantes,il ne put rien faire d’autre que la remercier.

                   Mais pourquoi lui ? Pourquoi Nine ? Pourquoi un garçon qui avait vécu comme d’autres dans la médiocrité la plus aboutie et la joie la plus inexistante qui soit,était-il destiné à sauver le monde d’un tel chaos,qui lui coûta la vie de ses proches comme celle de ses parents ? En quoi cette chienne qu’il affectionnait tant avait-elle un lien avec le présent ? Après tout c’était bien de son corps qu’eut jailli cet étrange objet doré,aux dimensions d’un vulgaire dé. Et surtout,pourquoi maintenant ? Pourquoi cette époque,près de vingt ans en arrière ? Pourquoi ce cube l’avait-il transporté précisément une bonne génération en arrière ? Un évènement clé se serait-il produit ici,provoquant la destruction totale de l’huamanité comme de l’espoir de paix qui commençait à envelopper le monde de son bien-être ? Lui seul avait-il le pouvoir de remédier à un tel désastre ? Le hasard aurait-il fait les choses à la légère ? Ou alors Nine était-il un être aux caractéristiques spéciales lui autorisant cet espoir ? Tant de questions qui virevoltaient dans son esprit et dont aucune ne trouvait le repos.

                   Si la tranquilité était maître à bord du navire de la paix,ce bateau allait bientôt chavirer. Comme par magie,les nuages qui étaient si clairs et qui parsemaient alors le ciel de leur présence se rassemblèrent et s’assombrir. La chaleur baissa subitement mais était toujours assez forte pour que le froid ne vienne pas nous faucher. Comme si quelque chose s’apprêtait à venir,un désastre…Le moment opportun allait-il arriver ? Enfin ? En guise de réponse,un éclair noir s’abattit en plein milieu du parc. Un seul éclair. De cet éclair jallit une silhouette humaine. Celle-ci était de taille moyenne. Le plus notable,c’était de voir que cet homme avait de longs cheveux argentés et qu’il était affublé d’un manteau noir. Son visage était parfaitement inexpressif,il n’avait aucune ride sur son visage,comme s’il n’avait jamais souri de son existence. Au-delà de l’atmosphère glaciale qu’il créa dès son arrivée,il dégaina un pistolet et commença à tirer sur la plupart des habitants qui trainaient dans le parc. Le chaos était semé en trois secondes,et les coups de feu partaient à une vitesse ahurissante sans laisser paraître la moindre hésitation. Par réflexe,Nine ordonna à Reiko de se mettre à l’abri. Celle-ci fut réticente à cet ordre et prétexta ne pas partir sans lui. Nine prit alors un air sérieux et de son regard qui affichait alors une totale détermination,il réitéra sa demande. Reiko,écrasée par cette pression,ne put que lui obéir.

                   Cet homme prenait un malin plaisir à tuer tout ce qu’il voyait,tout ce qu’il bougeait. Les coups de feu pleuvaient et il était déjà difficile,au bout de dix secondes,de compter le nombre de victimes. Nine,ayant réalisé que cet homme était certainement lié au drame qui donna naissance à son futur,de par son allure et sa soif de tuer sans la moindre hésitation,s’avança vers cet homme,qui était dos à lui. Plus Nine s’approchait,plus il semblait entendre un son qui s’échappait de la bouche du meurtrier,qui s’apparentait alors à un rire lorsque les notes étaient distinctibles. Nine,de sa force,retourna l’homme pour qu’il lui fasse face,puis il désarma l’homme d’un coup d’une grande rapidité,envoyant l’arme à quelques mètres,au sol.

     

    « Qui es-tu ? siffla le mystérieux assassin.

    - Non,toi,qui es-tu ? reprit Nine en soulignant chacun de ses mots.

    - Je constate que tu as réussi à échapper à ma surveillance,c’est rare…

    - Disons que de là où je viens,les fusillades sont fréquentes. Je répète : qui es-tu ?

    - Un homme qui recréera le monde afin de le rendre parfait. Les humains sont pitoyables.

    - Ca te suffit pour commettre tous ces meutres ? As-tu une idée de ce que tu fais ?

    - Oui. Ca me suffit. Les humains n’ont pour vocation que la guerre. Nous voulons leur apporter une solution de paix.

    - Une solution de paix ? reprit Nine d’un faux rire. Attends,tu as dit « nous » ?

    - Oui,nous. »

     

    C’est alors que Nine entendit un cri de la part de quelqu’un dont la voix lui était familière. A peine eut-il le temps de se retourner que Reiko était aux portes de la mort,accompagnée d’un homme parfaitement similaire qui était sur le point de lui faire passer l’arme à gauche.

     

    « Non ! Reiko !

    - Nine ! A l’aide ! »

     

    Après cet appel à l’aide,Nine fonça en direction du second assaillant. Si cela pouvait sembler totalement banal,les deux hommes affichaient eux deux une expression de surprise qui étonna Nine lui-même. Le temps de se remettre de cette émotion,celui qui allait donner la mort à Reiko n’eut-il pas le temps de comprendre ce qui se déroulait qu’il était à la fois désarmé et à terre et lancé vers son comparse. Nine hurla et ordonna une ultime fois à Reiko de s’enfuir le plus loin possible. Quand il se retourna une nouvelle fois,l’expression de surprise qui s’était affichée sur les visages des meurtriers s’était dissipée et leur visage n’afficha plus une seule ride,comme s’il ne s’était jamais rien passé. Celui qui était à terre se releva et tout comme son frère d’armes,il esquissa alors un petit sourire.

     

    « Frangin,je crois qu’il est temps.

    - Oui,je le crois aussi. En tant qu’androïdes,nous devons montrer à cet impertinent de quoi nous sommes capables.

    - Pardon… ? Des…Androïdes ?

    - C’est ça mon petit,des cyborgs,si tu préfères. Des machines.

    - Alors c’est vous qui avez…Non ! »

     

    Alors épris par la colère,Nine se lança à l’assaut. Comment pouvait-il se débrouiller,seul contre deux ? C’était plus la question que nous,lecteurs,devrions nous poser,que celle de Nine. En effet,celui-ci était parfaitement synchronisé par quel miracle avec les mouvements pourtant imprévisibles et redoutables des machines. Nine esquivait alors tous leurs coups,du premier jusqu’au dernier. Celui-ci en profita pour repousser temporairement les robots en mettant son poids dans deux coups de pieds successifs,repoussant alors les androïdes aux carcasses solides. Si Nine avait magistralement bien pu s’en sortir,de tels mouvements n’étaient pas gratuits : la concentration requise comme les ressources physiques,contrairement à celles des machines,n’était pas illimitée,et le combat avait-il déjà duré cinq minutes que Nine s’essouflait déjà,au bonheur des cyborgs. Ceux-ci chargèrent à nouveau et synchronisèrent leurs attaques de sorte à prendre leur victime de revers. Ainsi,tels un miroir,deux coups de poings parfaitement symétriques étaient prêts à trouver une place dans les joues de Nine. Celui-ci,ne voyant pas d’autre alternative,bloqua les deux coups de poings en les acceuillant dans ses deux paumes. Il en dégagea d’abord un. Puis,prenant la tête du second androïde,l’écrasa de tout son poids contre le sol,lui arrachant sa tête. Il était hors-service. Non pas que le dernier debout fut mécontent de voir son partenaire au sol la tête arrachée,mais il devint plus agressif encore. Lançant une nouvelle offensive,il gagnait rapidement du terrain par rapport à Nine et celui-ci ne put qu’esquiver tant bien que mal ses coups qui étaient alors deux fois plus rapides que précédemment. Si Nine tint cinq nouvelles minutes à ce rythme,les cinq prochaines furent un véritable calvaire pour lui. Ayant perdu sa concentration,il perdit tout rythme du combat et l’adaptation à son adversaire était dès lors impossible. Ce dernier,sans fatiguer,ayant maintenu le rythme incessant de ses coups en l’ayant même légèrement accéléré,donna une bonne vingtaine de coups successifs à notre chevelu national.

                   Nine était fichu. Il ne sentait plus ses articulations,celles-ci ne répondaient plus. Il était si épuisé qu’il avait du mal à maintenir sa vue. Tout allait-il finir dès maintenant ? Etait-il trop faible pour sauver son avenir ? Et que faisait-il de l’utopie de Reiko ? Allait-il la laisser comme tous ses proches l’avaient fait pour lui jadis ? Il ne voulait pas voir cela arriver. Comme si ça ne suffisait pas,la machine pourtant vaincue se releva,une nouvelle tête ayant poussé sur ses épaules de métal recouvertes de chair synthétiques. Il était vraiment fini,il allait être dépécé comme toutes les autres victimes. Il se sentait faiblir,ses yeux commençaient à se fermer pour ne pas voir le massacre qui allait lui être offert. Alors qu’il allait se résigner,les robots furent alors découpés d’un trait chacun,laissant d’eux qu’une explosion laissant suggérer leur disparition totale. Mais qui avait fait ça ? Nine n’entendit plus que le bruit d’un katana alors rengainé. Il rouvrit complètement les yeux et devant lui,à trois mètres,se tenait un homme au long manteau noir aux allures de violet,accompagné d’un baggy noir et de chaussures à la Kickers,alors accompagné de son katana qui affichait un symbole s’apparentant à une Lune. Son T-Shirt était rayé par trois griffures dont l’origine semblait être une féroce bête. Nine se concentrait sur ce qui venait de se produire,jusqu’à ce qu’il réalise qui fut son sauveur. Des yeux aussi sombres que le noir le plus profond,des lueurs violettes accompagnaient ses pupilles blanches. Des traits qui contrastaient avec son âge,qui montraient les innombrables combats qu’il a menés. Il inspirait le respect de par sa présence et la pression qu’il imposait était telle que Nine n’osait pas se relever,même si de toute façon il ne le pouvait pas. Ce jeune homme s’avança vers lui et de sa voix,ni trop grave,ni trop aigüe,qui lassait alors paraître son calme,il prononça :

     

    « C’est bien la première fois que je vois ce genre d’individu par ici. Je t’ai vu tout à l’heure,n’est-ce pas ? Il serait temps de faire les présentations. Je suis… »

     

    A la pleine lune,l’arcane de cette dernière précèdera le soleil levant et sa lame transcendera les écrits du passé.


    P.S : Cette énigme vous est accessible,du moins pour ceux qui ont pris la peine de tout lire "depuis le début". J'attends vos propositions par commentaires ;)



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