• The Past,Chapitre 3

    The Past – Chapitre III : Bonds with the Future.

     

    Nine se levait difficilement, comme à l’accoutumée : il ne s’était pas encore habitué à ce genre de situations, après tout, qui aurait pu prédire qu’il se transporterait dans le passé de l’humanité ? Sans doute personne. En l’espace de quelques semaines, Nine aurait dû s’habituer à sa nouvelle vie, malheureusement ce ne fut guère le cas. Après un réveil difficile, celui-ci se lava auprès d’une source naturelle de la forêt, puis s’habilla. Une fois sorti de la maison, il se demanda où est-ce qu’il irait aujourd’hui. Le monde était si vaste et magnifique. Partout où il irait, il serait satisfait. Mais il ne devait pas se préoccuper de ses petits plaisirs tout de suite. Il devait faire savoir sa présence auprès de l’administration, enfin pourrait-il vivre un peu plus normalement. Toujours en compagnie de ses vêtements délabrés, il se présenta tout de même à la mairie du coin. Ainsi, il existait vraiment en tant qu’habitant de Millenium. Nine Night, dix-sept ans, né en 1994. Du moins, aux yeux de ce monde, c’était la version officielle…En réalité, il était né en 2014…Ses parents avaient dû le confectionner un peu jeunes. En effet, ils étaient partis à la guerre où la Mort les attendait avec sa faux. Toutefois, il ne savait absolument rien d’eux, ni leurs noms, ni leurs visages. La seule photo qui leur restait d’eux était partie après une tempête.

                Nine ne s’attarda pas, il s’inscrivit au premier établissement scolaire qui s’adressait à lui. Il s’inscrivit dans l’équivalent d’un lycée dans notre monde. Il était donc un étudiant de Première. Cependant, l’administration dût évaluer ses capacités vu qu’il était inconnu aux yeux du monde. Il avait réussi les tests avec une étonnante aisance et il était dès lors accepté en filière L. Du moins, c’est notre équivalent. Nous nous reporterons à ces termes afin de mieux comprendre cet aspect de l’histoire. Afin de se loger, le gouvernement lui prêta de l’argent. Nine put alors s’offrir un appartement modeste aux propriétés qui lui semblaient hors de portée : c’était logique pour lui, qui n’avait pas la moindre idée de ce qu’était le luxe ou de vivre de cette façon : il ne vivait que du Soleil. Il put ensuite se vêtir différemment, porter les mêmes affaires n’était pas très sain : il remplaça ses vêtements usagés par de nouveaux sans pour autant modifier son style : son manteau était alors comme neuf, son baggy et ses chaussures restaient inchangées, mais propres. Par une telle chaleur, il décidait de changer légèrement de tenue : au lieu de s’étouffer avec un manteau noir qui attirait dès lors la chaleur, il enfila dès lors une chemise de la même couleur mais ô combien plus légère. Il se coupa aussi les cheveux : ceux-ci lui arrivaient jusqu’au milieu de son dos. Il les raccourcit alors de telle façon à ce que ceux-ci ne dépassèrent pas ses épaules. Sur le devant, ses cheveux se répartissaient de part et d’autres de son visage,dont la longueur s’arrêtait au centre de chaque joue. Propre,Nine était devenu méconnaissable,il était même charmant.

    Il emménagea au 5,Rue du Crépuscule,qui était face à la mer. Il adorait cet endroit,il en était devenu pratiquement accro. Chaque seconde où son regard se perdait dans cet univers,il était soudain  empli de la volonté de changer les choses,afin de faire durer ces moments,il se sentait naviguer sur la mer des rêves où son bateau n’échouerait sans doute pas par une tempête. Faute de ne pas s’être encore intégré à la société,Nine ne se contentait que de regarder les gens se reposer de leurs tracas et prendre du bon temps. C’était bien là une chose qu’il n’avait jamais connu autrement que dans des rêves qui étaient pour lui dans le domaine de l’irréalisable,des rêves sans espoir. Mais depuis qu’il avait mis les pieds ici,il se disait qu’en fait,ces rêves avaient finalement une chance de se réaliser. Il ferait tout pour concrétiser cette vision apaisante du monde. Mais le monde ne s’est pas construit en un jour et le sauver ne prendrait pas moins de temps. Nine avait par conséquent une vision plutôt réaliste de la chose : sauver l’humanité d’une mort prédite par un avenir sans futur,ce n’était guère de tout repos. Mais pour l’heure il préféra profiter du moment présent,Carpe Diem comme il était dit dans l’un de ses multiples ouvrages.

    Nine sortait de son modeste domicile et avait en face de lui un espace urbain qui se mariait étrangement bien avec le décor océanique qui s’imposait alors par sa simple beauté. Le soleil éclatant enveloppait le tout de sa lumière caressante,sans qu’elle soit alourdissante. Les courants d’airs venaient agrémenter ce cocktail de leur présence et c’était avec un extrême plaisir que Nine put boire de ce breuvage miracle. Il ne se lassait jamais d’un tel concentré de rêve. Tandis qu’il dormait sur un nuage de douceur,quelqu’un vint l’interrompre de par sa présence. Sa silhouette lui était familière,il avait déjà vu cette personne auparavant. Quand sa voix se fit entendre dans sa tête,il se réveilla et réalisa qui lui parlait. Cette douce demoiselle au simple style vestimentaire qui évoquait chez Nine un doux parfum dont il cherchait interminablement la source : Kitamori Reiko.

     

    « Oh,mademoiselle Reiko…

    - Appelez-moi donc Reiko,inutile de s’encombrer de telles formules de politesses pour deux amis tels que nous,ne pensez-vous pas ? répondit-elle en esquissant un sourire.

    - Vous-même me tutoyez,fit-il en lui rendant naturellement son sourire.

    - Ah,sans doute par politesse. Alors Nine,que fais-tu par ici ?

    - Je me repose,j’ai pu trouver un logement,je me suis légèrement habitué à cette ville.

    - J’en conclus que tu te plais ici,tant mieux,la vie est vraiment agréable ici.

    - Oui. Afin de bien m’intégrer,je me suis inscrit au lycée du coin.

    - Ah oui ? C’est génial,Nine !

    - Il faut voir…Pour n’avoir jamais mis les pieds dans un tel établissement…

    - Tu as fait des cours par correspondance ?

    - Hé bien…Oui,mentit Nine. Ma vie particulière ne me permettait que ce genre de choses. Je ne sais donc pas à quoi ressemble un lycée à l’intérieur ni son fonctionnement.

    - Je me ferai un plaisir de t’expliquer en temps voulu alors. D’ailleurs,tu as emménagé où ?

    - Dans la rue qui se trouve derrière,au 5,Rue du Crépuscule.

    - Oh,c’est tout proche alors ! Je viendrai te rendre visite alors !

    - Euh,bien sûr,balbutia Nine. Si tu veux,je te fais visiter. 

    - Je préfère que nous restions ici à parler un peu,profitons de cet endroit. Qui sait,il peut disparaître d’un jour à l’autre…

    - Il ne faut pas dire ça. Il faut profiter de l’instant présent. Cet endroit n’a pas de raisons de s’éteindre. Je m’y opposerai s’il le faut. »

     

    Ainsi continuait leur conversation. Chacun parlait de sa vie,Reiko la première. Parce que Nine le voulait bien. Il apprenait en même temps le passé de cette jeune fille et un passé d’un être humain normal,qui ne vit pas sous les décombres d’une guerre interminable. Nine se délectait de l’entendre parler. Jamais il n’avait connu de conversation aussi riche. Cela dit,il mit sous le sceau du secret ce qu’il allait lui réveler. En effet,Nine allait raconter à Reiko ses origines. : La guerre,une enfance meurtrie par les cadavres qui s’empilaient chaque jour par les assassins,fiers de leur récolte. Il raconta également sa venue mystérieuse du futur dans ce monde et ce qu’il comptait faire. Reiko le regardait,stupéfaite par une telle histoire,qu’elle n’avait connue que dans des romans de science-fiction. Elle partageait alors son histoire et la vision de l’avenir dont ils étaient désormais deux à connaître,tout comme la détermination à sauver le présent. La même flamme de la volonté brillait alors dans ses yeux bleus qui n’étaient pas sans rappeler ceux de l’océan. Nine et Reiko passaient des heures à continuer une conversation qui prenait des directions quelque peu particulières,en s’éloignant plus ou moins des sujets initiaux,avec bien sûr des touches humorisitiques dont tous deux se régalaient. Tous deux,une fois leurs réserves de palabres respectives épuisées,se regardèrent un instant et rigolèrent brèvement avant de soupirer pour l’air si confortable qui les entourait,sans se préoccuper du sable,lui qui est si gênant en général. Le soleil commençait à se coucher,l’horizon formait alors le diamètre du Soleil. Avec un peu de mal,Nine se releva,passer des heures assis n’était pas forcément bon. Il attrapa la main que lui avait offerte Reiko pour l’aider à se relever et s’exécuta. Il eut toutefois une accélération brève de son cœur le temps de cette action. Sans se préoccuper,il raccompagna la jeune et charmante demoiselle chez elle avant de retourner chez lui.

                De son côté,Reiko rentrait chez elle sereinement. C’était si rare chez elle que quelqu’un se lie d’amitié aussi rapidement avec elle,et surtout,c’était bien là la première fois qu’elle tombait à court de phrases,surtout lorsqu’elle vit Nine la regarder passionnément en train de parler. Elle n’avait jamais vu ça,la plupart du temps les gens cherchaient un prétexte pour mettre fin à des heures de conversation et s’en aller. Au fil du temps,Reiko s’en rendait bien compte et peu à peu elle se renfermait,sans pour autant que cela s’en ressente. Reiko avait passé une enfance tout à fait normale,elle avait des amies,ses petites folies puériles…Tout ce qui caractérise une fille d’âge moyen,quoi. Elle n’avait rien de très particulier,jusqu’aux moments où ses goûts se distinguaient des mistinguettes de son âge,en plus de ses résultats scolaires largement au dessus de la moyenne : elles s’habillaient toujours selon une mode précise et commençaient à adopter des comportements qui n’étaient guère plaisants. Dès lors,Reiko était mise un peu à l’écart sans être rejetée de tous,non,loin de là. Peu après elle trouva son premier petit ami qu’elle ne quitta que très récemment. En fait,il ne se sentait plus aussi à l’aise depuis quelques temps à ses côtés. Elle se rappellera toujours de ce jour-ci. Elle ne le réalisait pas tout de suite,mais la rencontre de Nine avait éveillé une flamme dont elle avait perdu les sensations. Qu’étaient-elles ? Avait-elle enfin trouvé un ami sur qui pouvait-elle compter ? C’est avec toutes ces questions qui convergaient dans sa tête qu’elle s’endormit.


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